Un tweet de @Geneafinder demandait où irions-nous si nous avions la possibilité de vivre là où avait habité un de nos ancêtres. En ce qui me concerne, la réponse est simple : certainement pas à la campagne, où vivaient pourtant 90% de mes ancêtres.
Cela m’a donné envie de faire un petit point sur la population des communes où ont vécu mes sosa (en attendant d’écrire un article plus complet sur chaque lieu). Pour des raisons de facilité, je vais essentiellement m’intéresser aux XIXè et XXè siècles.
Ci-dessous, un nuage représentant mes communes qui enregistrent le plus d’événements.
Commençons par les quelques « grandes » villes qui jalonnent mon arbre.
Tours (sosa 1, 2, 3, 26, 27, 54, 55)
Mes sosa et moi avons vécu à Tours durant deux périodes, entre 1856 et 1907, et entre les années 70 et les années 2010.
En 1856, la population de Tours est de 38055 habitants. En 1906, elle atteint 67601 habitants. En 1975, le nombre d’habitants est de 140686 et 137087 en 2019 (source : Wikipedia).
En réalité, mes ancêtres Jouanneau ont vécu rue du vieux Calvaire, à Saint-Symphorien. Ancienne commune, Saint-Symphorien est rattaché à Tours en 1964. En 1856, Saint-Symphorien se compose de 2547 habitants et 3636 habitants en 1906 (en 1962, la ville a 11 437 habitants). Quant à moi, j’ai passé mon enfance dans le quartier du Sanitas.
Orléans (sosa 110, 111)
Deux de mes sosa ont vécu à Orléans entre 1830 et 1882.
En 1831, la population d’Orléans est de 40161. En 1881, elle atteint 57264 habitants. (source : Wikipedia).
Mes ancêtres Tranchant vivaient dans le faubourg Saint-Marceau. Aujourd’hui, le faubourg est devenu un quartier de la ville.
Poitiers (sosa 3)
Deux ancêtres se sont mariés à Poitiers en 1669, sans que je puisse dire s’ils y ont vécu. Ma mère y est née (elle n’y a pas vécu longtemps).
En 1793, la population est de 18284 âmes. En 1954, la population de Poitiers est de 52633 habitants (source : Wikipedia).
Voilà pour les grandes villes. Du coup, ça limite mon choix ! Passons à présent aux petites villes.
Joué-lès-Tours (sosa 58, 59)
Si, aujourd’hui, Joué est une ville de taille moyenne avec ses 38444 habitants (1), il n’en a pas toujours été le cas.
Mes ancêtres y sont présents en 1891 et entre 1906 et 1908. En 1896, la ville comporte 2462 habitants, et guère plus en 1906, avec 2595 habitants.
Le couple Picault a vécu aux lieu-dit Les Brosseaux en 1891 et 1906. Si aujourd’hui, il ne reste que des ruines, à l’époque, il y avait plusieurs maisons. Six familles vivaient aux Brosseaux (13 personnes). François et Jeanne possédaient également un pavillon à la Rabière. Aujourd’hui, la Rabière est un quartier du centre ville de Joué.
Artannes
Soixante-cinq de mes ancêtres ont vécu à Artannes entre 1610-1834 (voir ici).
En 1793, la population s’élève à 1071 habitants. Celle-ci fluctue mais se maintient jusqu’en 1968 (entre 1000 et 1150 avec juste une baisse à 960 en 1821 et 1931). Ensuite, la population augmente jusqu’à atteindre 2649 habitants en 2019. En 1831 et 1834, il y a 1084 habitants dans le village. Le seul lieu-dit identifié où ont vécu mes ancêtres (famille Brosseau) est la Pichardière, située au Sud du bourg. En 1841, deux familles (10 personnes) vivent à la Pichardière (dont les petits enfants de mes sosa 456 et 457, qui n’ont pas vécu à la Pichardière).
Savigné (j’ai écrit sur mes ancêtres savignéens, voir ici)
Soixante ancêtres ont vécu dans la paroisse entre 1611 et la fin des années 1990.
Aujourd’hui (2016), la commune compte 1362 habitants tandis qu’en 1793, elle en comptait 1037. Entre 1871 et 1982, le nombre d’habitants était passé sous la barre des 1000 âmes (sources : Ldh/EHESS/Cassini et Insee).
Parçay-les-Pins (sosa 94, 179, 188, 189, 355, 358, 710, 711, 717, 716, 1414, 1420, 1421, 1434, 1435, 1515, 1530, 1531, 2828, 2829, 2842, 2843, 2868, 2869, 3062, 3063, 5656, 5657, 5684, 5685, 5737)
Trente-et-un de mes ancêtres ont vécu à Parçay entre 1637 et 1873. Certains habitaient le bourg, d’autres dans le Sud de la paroisse, aux lieux-dits, la Plouze, la Vinetterie et les Guessinières. La collection départementale des recensements de population n’ayant malheureusement pas été conservée aux Archives départementales de Maine-et-Loire avant l’année 1936, je ne peux pas estimer si les villages de mes ancêtres étaient de grands villages ou de petits hameaux.
Il y a 1338 habitants en 1793, 1484 en 1846, 1548 en 1872 (892 en 2014).
Courléon (sosa 44, 88, 89, 176, 177, 178, 179, 189, 352, 353, 354, 355, 356, 357, 378, 379, 704, 705, 706, 707, 708, 709, 715, 758, 759, 1408, 1409, 1424, 1425, 2820, 2821)
Mes trente-et-un ancêtres courléonais y ont vécu entre 1673 et 1883. Ils vivaient au bourg, à la Rousse et au Maroir (voir ici). Comme expliqué quelques lignes plus haut, la collection départementale des recensements de population n’ayant pas été conservée aux Archives départementales de Maine-et-Loire avant l’année 1936, je ne peux pas estimer si les villages de mes ancêtres étaient de grands villages ou de petits hameaux.
Il y a 405 habitants en 1793, 276 en 1821, 487 en 1846 et 438 en 1872 (145 en 2019).
Thurageau (sosa 51, 102, 103, 204, 205, 408, 409, 410, 411, 816, 817, 818, 822, 823, 1636, 1637, 1645, 1646, 1647, 3272, 3273, 3274, 3275, 6544, 6545, 6546, 6548, 6549)
Vingt-huit sosa ont vécu peu ou prou à Thurageau entre 1635 et 1918.
La population s’élève à 800 habitants en 1793, 1218 habitants en 1886 et 1040 en 1921 (814 en 2019). Mes ancêtres ont vécu à Abain (dans les années 1850) et Agressais (dans les années 20). Agressais est un village assez grand puisqu’il se compose de 37 foyers en 1856, Abain est plus petit avec 11 familles (35 personnes).
Louans (sosa 14, 56, 112, 113, 224, 225, 226, 227, 448, 449, 450, 451, 896, 897, 898, 899, 900, 901, 902, 903, 1798, 1799, 1804, 1805, 1882, 3764, 3765)
Vingt-sept de mes ancêtres ont vécu à Louans de 1641 à 1812 et en 1921. Ils ont habité la Tembre (famille Bullot) et la Bréchotière (famille Moreau), deux lieux-dits situés au Sud-Ouest du bourg.
Il y a 800 habitants en 1793, 826 en 1821, 572 en 1921 (677 en 2019).
Vicq-sur-Nahon (sosa 30, 60, 61, 120, 121, 122, 123, 240, 241, 243, 244, 245, 481, 491, 960, 961, 962, 966, 985, 987, 1922, 1927,1970, 1971, 1973
Vingt-cinq ancêtres ont vécu à Vicq entre 1667 et 1874. Ils vivent dans le bourg (famille Simon/Morin), à la Chagnerie (famille Rabier/Simon), et à la Rollandière (famille Rabier/Chambon, sosa et collatéraux).
De 1300 habitants en 1793, la commune passe à un effectif de 1656 habitants en 1872 (et 716 en 2019).
Elven (sosa 10, 20, 21, 40, 41, 42, 43, 80, 81, 84, 85, 86, 87, 160, 161, 162, 168, 169, 170, 171, 172, 173)
Vingt-deux de mes ancêtres ont vécu à Elven entre 1718 et 1909 (voir ici).
En 1793, la population est de 3789 habitants, et en 1911, elle est de 3403 habitants. (aujourd’hui, Elven compte 6261 habitants).
Brain-sur-Allonnes (sosa 90, 91, 180, 181, 360, 361, 362, 363, 720, 721, 724, 725, 726, 727, 1440, 1441, 1442, 1443, 1448, 1449, 2882, 2883, 2898, 2899, 5764, 5765).
Vingt-deux de mes ancêtres ont vécu à Brain entre 1668 et 1889. La population en 1793 est de 1500 habitants. Stationnaire jusqu’en 1861, elle décline par la suite avec 1405 habitants en 1866, 1260 en 1881 et 1302 en 1891 (2039 en 2019).
Mes Brainois sont les Bresson, les Chevré, les Fontaine, les Huet, les Sainte et les Taude.
Thilouze (sosa 14, 28, 29, 56, 57, 1020, 1837, 2040, 2041, 3618, 3619, 3671, 3674, 3675, 7269, 7297, 7344, 7355, 14699)
Dix-neuf de mes ancêtres ont vécu à Thilouze entre 1628 et 1893, et dans les années 1960. La Bastiennerie, le Grand Carroi les Ferrands et la rue des jardins dans le bourg de la commune ont accueilli mes ancêtres Guibert, Leroulx, Bouhourdin, Barrault, Fourmiau, Bullot.
En 1793, Thilouze compte 1110 habitants, 889 en 1881, 950 en 1891 et 691 en 1968 (1769 en 2019).
Saint-Branchs (j’ai écrit sur mes ancêtres st-branchois, voir ici)
Dix-sept de mes ancêtres ont vécu dans la commune entre 1655 et 1961.
De 1361 habitants en 1793, la population a connu une augmentation constante entre 1806 et 1836 (2043 habitants en 1836), puis une baisse régulière jusqu’en 1962 (1361 habitants en 1962), pour atteindre 2601 habitants en 2016 (source : EHESS).
Sorigny (sosa 3, 6, 7, 15, 30, 112, 1802, 3764, 7528, 7529)
Au moins neuf ancêtres ont vécu à Sorigny entre 1656 et les années 2000. Ce nombre doit très certainement être majoré car un grand nombre de collatéraux bout de branche se sont mariés à Sorigny. J’ai des baptêmes/naissances pour mes sosa en 1656, 1659, 1625, 1925, des sépultures/décès en 1856, 1946, 1973.
La commune recense 1350 personnes en 1793, 1617 en 1836, 1462 en 1856, 1077 en 1886, 994 en 1921, 1227 en 1954, 1520 en 1982, 1923 en 1999 et 2752 en 2019.
Avec un graphique, ce sera plus lisible.
La majorité de mes ancêtres vivaient dans des paroisses/communes de moins de 2000 habitants. Ceux qui vivaient dans les grandes villes sont beaucoup moins nombreux et vivaient dans la seconde moitié du XIXè siècle.
Moi, j’ai vécu à Tours, à Fondettes (10 000 habitants), à Cheillé (1800 habitants), et aujourd’hui dans une commune de 8100 habitants. Mais ce n’est pas tant le nombre d’habitants que la proximité avec la ville et les commodités (commerçants, école, loisirs, transports…) qui m’importe. Par exemple, Fondettes, c’est la campagne. Aujourd’hui, je pourrais vivre à Joué mais probablement pas à l’époque de mes ancêtres.
Pour compléter ces chiffres, voici les densités actuelles et pourcentage d’augmentation de la population pour chaque ville évoquée au-dessus.
Joué : 1186 hab./km², +1530,5% entre 1876 et 2015
Poitiers : 2119 hab./km², +264,5% entre 1876 et 2016
Orléans : 4231 hab./km², +200% entre 1876 et 2016
Elven : 98 hab./km², +165,1% entre 1876 et 2013
Tours : 3954 hab./km², +162% entre 1876 et 2015
Brain : 61 hab./km², +148,5% entre 1876 et 2014
Artannes : 126 hab./km², +131,4% entre 1876 et 2015
Sorigny : 63 hab./km², +104,8% entre 1876 et 2015
Thilouze : 52 hab./km², +77,5% entre 1876 et 2015
Parçay-les-Pins : 32 hab./km², +58,4% entre 1876 et 2014
Savigné-sur-Lathan : 76 hab./km², +49,2% entre 1876 et 2015
St-Branchs : 51 hab./km², +49,1% entre 1876 et 2015
Courléon : 11 hab./km², +36,1% entre 1876 et 2014
Louans : 38 hab./km², +2,4% entre 1876 et 2015
Sorigny : 63 hab./km², +104,8% entre 1876 et 2015
Thurageau : 23 hab./km², -27,8% entre 1876 et 2016
Vicq-sur-Nahon : 15 hab./km², -53,2% entre 1876 et 2016
(1) généralement, on désigne par ville de taille moyenne, une ville comprenant entre 20000 et 100000 habitants. Entre 5000 et 20000 habitants, on parle de petite ville. En deça de 5000, les communes ne sont plus des villes mais des bourg (de 2000 à 5000 habitants) et des villages (moins de 2000 habitants). NB : parfois, on parle de petites villes pour les communes de 3000 à 20000 habitants et même de 2000 à 20000 habitants.
Pour aller plus loin, voir l’article de la NR de 2019 (ici), et le site de l’INSEE (là).