N comme…Néricault-Destouches

« Chassez le naturel, il revient au galop« 
Par cette maxime, je ne veux pas vous parler de ma personnalité (je vous ai déjà dressé la liste des mes péchés généalogiques ici), mais de celui qui a fait passer cette citation à la postérité. Pourtant, Néricault-Destouches, l’auteur en question, n’est pas le premier à évoquer l’aspect irrémédiable du caractère humain. En effet, au cours du dernier demi-siècle avant Jésus-Christ, Horace, dans ses Épîtres, écrit « naturam expellas furca, tamen usque recurret » qu’on pourrait traduire par « chasse la nature à coups de fourche, elle reviendra toujours en courant ».
Philippe Néricault naît le 9 avril 1680 à Tours*. Son père, François Néricault, est écrivain et organiste (église St-Etienne). Néricault fait ses études à Tours, au collège des Jésuites, puis à Paris, au collège des Quatre-Nations. Peu enclin à la magistrature à laquelle on le destine, il rejoint une troupe de comédiens ambulants, se fait comédien et devient directeur de troupe.
Après cette incartade de jeunesse, il s’engage dan l’armée et participe certainement à la guerre d’Espagne en 1697. C’est en 1699 qu’il rencontre Monsieur de Puysieux, ambassadeur français en Suisse, lequel, charmé de son esprit, le forme au métier de secrétaire, puis de secrétaire d’ambassade, en Suisse. En 1715, recommandé par M. de Puysieux, Destouches accompagne le futur cardinal Dubois en Angleterre. Par la suite, il est attaché à l’ambassade de Dubois à Londres et devint ministre plénipotentiaire pendant six ans. 
Il se fait connaître en tant que dramaturge en 1709, avec la pièce Le Curieux impertinent, admise au répertoire de l’Académie française en 1710 où elle est jouée dix-sept fois. Il est élu à l’Académie française le 25 août 1723. Avec vingt-sept pièces répertoriées dont dix-neuf montées à la Comédie Française et un total de 2050 représentations entre 1710 et 1860, Destouches vient, jusqu’au milieu du XIXème siècle, au quatrième rang des auteurs du XVIIIème siècle les plus joués à la Comédie Française, juste après Voltaire (4000 représentations), Régnard et Dancourt. La dernière édition de ses œuvres complètes date de 1810 et son théâtre disparait de la scène après 1860.
Destouches meurt le 4 juillet 1754, à Fortoiseau à l’âge de 74 ans. Il est inhumé dans l’église de Villiers-en-Bière.

« Chassez le naturel, il revient au galop » , dont la phrase complète (alexandrin) est
« Je ne vous dirai pas, changez de caractère ;
Car on n’en change point, je ne le sais que trop ;
Chassez le naturel, il revient au galop »
est tiré de sa pièce, Le Glorieux (1732) mais n’est pas la seule citation connue de Néricault-Destouches. « La critique est aisée, et l’art est difficile » est aussi de Néricault-Destouches (Le Glorieux), de même que « Les absents ont toujours tort » (L’Obstacle imprévu, 1717). 

Rue des fossés St-Georges (en référence à une paroisse proche), une délibération du Conseil général de la Commune (16 décembre 1790), donne son nom à la partie ouest de la rue Néricault-Destouches. Il faut attendre une délibération du 18 juin 1886 pour que les rues de l’Oratoire et de la Chèvre soient réunies à la rue Néricault-Destouches, pour former la rue actuelle. 

*il existe une quinzaine de paroisses à Tours à cette époque et j’ai eu la flemme de chercher sa paroisse de naissance.

Et qui d’autre ?
Je vous parlerai bientôt de Robert Nadaud, résistant.

Le commentaire de la guide
La rue Néricault-Destouches a été ouverte sur la bordure Sud des fortifications du XIVè siècle. Elle était autrefois séparée de la place Saint-Venant (actuelle place du 14 juillet) par un portail massif appartenant au cloître du l’ancienne église.

Sources
– Viallès, op. cit.
– Gascuel, op. cit.
– Laurencin, op. cit.
– Académie française
– Mairie de Villiers en Bière
– Wikipedia

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