Publié dans Généalogie, Qui sont mes ancêtres ?

Qui étaient mes ancêtres ?

On dit que nous descendons tous d’un roi et d’un pendu. Je n’ai trouvé ni l’un ni l’autre mais comme 90% de la population européenne, je descends de Charlemagne. En effet, comme le nombre de nos ancêtres double à chaque génération, nous arrivons, à la trente-cinquième génération (c’est-à-dire aux environs de l’an 1000), à plus de 17 milliards d’ancêtres. Or, la population de cette époque ne dépassait pas 10 millions de personnes. Donc, pouvons nous dire que nous descendons tous, plusieurs milliers de fois, de toutes les personnes ayant vécu au début du second millénaire. Sans aller aussi loin, qui étaient mes ancêtres ?

Ils s’appelaient Hélie Leroux, Jean Royer, Jeanne Sevaux-Tulasne, Anne Victoire Livoireau ; ils étaient journaliers, maîtres bouchers, tailleurs d’habits, sergent de baronnie, sabotier ou tailleur de limes ; ils étaient châtain aux yeux bleus, veufs, décrétés de justice, enfant naturel, breton, parrain, illettré…

Mais qu’est-ce qui définit un individu ? Son physique, son caractère, son prénom, son métier, sa famille, ses biens ? Certainement un peu de tout cela.

Grâce aux registres militaires, on connaît le physique des hommes, leur parcours militaire, grâce aux registres paroissiaux et d’Etat civil, on peut espérer découvrir les métiers de nos ancêtres, les fratries, grâce aux recensements, on peut savoir où ils ont vécu et retracer leur(s) déplacements, grâce aux actes notariés, on en apprend plus sur leur patrimoine, grâce au cadastre, on visualise leur(s) lieu(x) de vie… Tout un programme ! Et comme il faut bien commencer par quelque chose, je choisis de m’intéresser aux patronymes de mes ancêtres.

Il serait fastidieux d’énumérer tous les patronymes/matronymes de mon arbre généalogique. J’ai donc décidé de présenter les noms caractéristiques de la Touraine, peu ou prou. (NB : je me sers de l’ouvrage de Jean Moreau(1) comme référence. Selon les anthroponymistes, les noms de famille restent prédominants là où ils ont leur origine. L’auteur utilise donc l’annuaire pour établir une liste de noms par départements et détermine une prédominance quand la densité de ce nom est supérieure à la moyenne nationale).

AGENET : ce nom est assez rare. C’est une ellipse de A (au fils de) -GENET (qui est un anthroponyme plus fréquent mais pas spécialement tourangeau). Il peut donc avoir un rapport avec un domaine où il y a des genêts. Il pourrait aussi être un diminutif d’AGEN. Avant la Révolution, on rencontrait ce patronyme dans le sud-ouest du département, particulièrement à Perrusson.

Mes ancêtres Agenet (sosa 507, 1014, 2038, 4056) sont localisés à Perrusson, Beaulieu-lès-Loches, Chanceaux-près-Loches, Loches entre 1621 et 1837.

ANSAULT : Patronyme très rare localisé autour de Saint-Branchs avant la Révolution.

Mes ancêtres Ensault/Ansault constituent trois branches distinctes (sosa 919, 1838, 3676, sosa 3665 et sosa 1831, 3662, 7324) et sont localisés à Artannes et Tours entre 1610 et 1726.

AVIRON : le lieu de l’Aviron, sur la commune de Saint-Epain, est cité par Carré de Busserolle. Il est peut-être à l’origine de ce patronyme presque uniquement tourangeau. Les registres paroissiaux le situent au sud de Loches.

Mes ancêtres Aviron/Raviron constituent deux branches distinctes (sosa 1013, 2026, 4052 et sosa 2027, 4054, 8108) et sont localisés à Saint-Senoch, Mouzay, Esves-le-Moutier entre 1698 et 1758.

BARIDEAU : Moreau(1) estime que l’on peut considérer ce nom comme tourangeau et comme très rare. Son origine est obscure.

Mon ancêtre Barideau (sosa 1847) n’est pas encore localisée (sa fille se marie à Monts en 1697).

BIZERAY : ce nom est uniquement tourangeau. Son étymologie reste douteuse (il existe un nom de lieu Les Bizerais dans la Sarthe ; l’anthroponyme pourrait désigner celui qui est originaire de ce lieu).

Mon ancêtre Bizeray (sosa 1633) est localisée à Mouliherne entre environ 1638 et 1700.

BOUGRIER : Bougrier est essentiellement tourangeau et la plupart d’entre eux sont aujourd’hui inclus dans une région limitée entre Ballan-Miré, Joué-lès-Tours, Cormery, Manthelan, Rilly-sur-Vienne et Saché.

Mes ancêtres Bougrier (sosa 225, 450, 900, 1800) sont localisés à Louans, Saint-Branchs, Sainte-Catherine de Fierbois entre 1664 et 1788.

BOUHOURDIN : patronyme uniquement Tourangeau. Il se rencontrait du côté d’Artannes avant la Révolution. C’est le diminutif de Bouhours.
Bouhours est une altération de l’ancien français behort, signifiant lance. Il désignait probablement celui qui maniait la lance dans les tournois.
Le verbe bohorter signifiant jouter, a pris un sens amoureux. Il est possible que ce soit un des sens à retenir.

Mes ancêtres bouhourdin (sosa 255, 510, 1020, 2040, 4080) sont localisés à Thilouze, Pont-de-Ruan, Saint-Branchs, Sorigny entre 1651 et 1827.

BREC : Nom d’origine bretonne, il est aujourd’hui localisé dans les Deux-Sèvres, puis en Indre-et-Loire, où il était auparavant localisé autour de Benais puis en Maine-et-Loire.

Mes ancêtres Bret/Brec/Brecque (SOSA 2859, 5718) sont localisés à Benais entre 1661 et 1686.

BULOT : sous cet orthographe avec un seul L, ce nom est peu fréquent. Aujourd’hui, il est localisé tout d’abord dans la Sarthe, puis dans l’Orne puis dans l’Indre-et-Loire, où il dominait, il y a trois siècles, du côté de Louans.

Mes ancêtres Bulot/Bullot (sosa 7, 14, 28, 56, 112, 224, 448, 896) sont localisés à Sorigny, Chinon, Pont-de-Ruan, Thilouze, Louans, entre 1652 et 2015.

CHIGNARD : La localisation de ce nom est ancienne et se situe à cheval sur les trois départements de l’Indre-et-Loire (où il se rencontre au nord), de la Sarthe (où il est au sud) et du Maine-et-Loire (où on le trouve au nord-est). Il se peut que ce patronyme soit en rapport avec la commune de Chigné, située dans cette région.

Mes ancêtres Chignard (sosa 371, 742) sont localisés à Noyant (Maine-et-Loire) entre 1746 et 1789.

COURATIN : Patronyme très tourangeau, il dériverait du mot tourangeau courater ou courasser, qui signifie courir sans trop de hâte. Dans le Centre, ce mot impliquait vagabondage et même libertinage.

Mes ancêtres Couratin (sosa 4033, 8066) ne sont pas encore localisés (peut-être du côté de Loches, avant 1747).

DELABARRE : désigne probablement celui qui habite près d’une clôture ou d’une barrière qui la ferme. Avant la Révolution, ce nom est surtout rencontré en Touraine, autour de Savigné-sur-Lathan .

Mes ancêtres Delabarre (SOSA 3047, 6094, 12188) sont localisés à Savigné entre 1622 et 1687.

DELHOMMAIS : essentiellement tourangeau, ce nom dominait dans l’actuel canton de Ligueil aux XVIIème et XVIIIème siècles avec un noyau concentré à Bossée, Bournan et La Chapelle-Blanche.

Mon ancêtre Delhommais (sosa 3607) est localisée à Saint-Branchs en 1670 (décès).

DEPLAIX : l’origine tourangelle de ce nom est très nette, notamment dans la région de Sainte-Maure. Plaix est un lieu-dit aujourd’hui peu important, qui fut une paroisse jusqu’en 1792, date de son rattachement à la commune de Draché. Le toponyme signifie « haie de branches entrelacées » .

Mes ancêtres Deplaix (SOSA 4039, 8078) sont localisés à Vou, à une vingtaine de kilomètres de Draché entre 1685 et 1711.

DEZAUNAY : Variante orthographique de « des aulnaies », ce nom n’existe vraiment qu’en Indre-et-Loire et essentiellement au nord de la Loire, ce qui est conforme à la limite classique entre l’aulne et le vergne (deux noms différents pour un même arbre).

Mes ancêtres Desaunay constituent deux branches distinctes (sosa 5687 et sosa 5689) et sont localisés vers Gizeux (37) et Breil (49).

DUBLINEAU : dérivé de Blineau, ce nom est en rapport avec le bélier et il est propre à la Touraine ; aux XVII et XVIIIème siècles, il était localisé autour Rivarennes.

Mes ancêtres Dublineau (sosa 925, 1850, 3700) sont localisés à Artannes, à une vingtaine de kilomètres de Rivarennes entre 1639 et 1742.

FOURMIAU: Dérivé de Fromiau qu’on ne trouve qu’en Indre-et-Loire, autour d’Amboise le plus souvent. Dans le vieux parler tourangeau, on dit fromi pour fourmi, Fromiau pourrait donc désigner quelqu’un de toujours au travail. Dans la région de Thilouze, aux XVII et XVIIIème siècles, on trouvait différentes variantes telles que Fourmiau et Formiau.

Mes ancêtres Fourmiau/Formiau (sosa 459, 918, 1836, 3672, 7344) sont localisés à Artannes, Thilouze, Villeperdue entre 1632 et 1799.

GADIN : Purement tourangeau, il est localisé dans le sud, et plus exactement autour de Mouzay aux XVII et XVIIIème siècles. Il dérive d’un ancien nom de personne d’origine germanique, Gadan, venant de Wado, gage ou du francique Wadi.

Mes ancêtres Gadin constituent deux branches distinctes (sosa 8099, 16198 et sosa 7545), localisés vers Perrusson et Manthelan, à une dizaine de kilomètres de Mouzay entre 1686 et 1711.

LEJUDE : Jude est un nom de saint venant du latin judaeus signifiant juif ; Lejude, plus rare, est uniquement tourangeau.

Mes ancêtres Lejude (sosa 1849, 3698, 7396) sont localisés à Artannes, Saché, Pont-de-Ruan entre 1642 et 1709.

LEMESLE : si aujourd’hui, le patronyme domine en Mayenne et en Maine-et-Loire, un noyau important se situait à La Chapelle-sur-Loire et ses alentours il y a 3 siècles.

Mes ancêtres Lemesle (sosa 5727, 11454) sont localisés à La Chapelle-sur-Loire entre 1638 et 1658.

LIARD : aujourd’hui, ce nom domine en Normandie ; aux XVIIème et XVIIIème siècles, il était localisé autour de Loches.

Mon ancêtre Liard (sosa 8077) se marie à Loches en 1640.

LOTHION : ce patronyme est très tourangeau, et était circonscrit aux XVIIème et XVIIIème siècles, autour de Saint-Genouph et de Savonnières.

Mes ancêtres Lothion (sosa 1851, 3702) sont localisés à Artannes entre avant 1696 et 1711.

MABILLEAU : diminutif de Mabile, ancien nom de baptême féminin (venant du latin amabilis signifiant aimable), aujourd’hui, Mabileau (Mabilleau est moins fréquent) domine en Touraine, et plus exactement dans le Bourgueillois d’où il s’étend vers le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique (NB : sous l’Ancien Régime, le Bourgueillois appartenait à l’Anjou).

Mes ancêtres Mabilleau (sosa 361, 722, 1444, 2888, 5776) sont localisés à Saint-Nicolas-de-Bourgueil entre avant 1636 et 1768.

MAINGAULT : aujourd’hui, ce patronyme est très localisé ; son aire de répartition est centrée sur l’Indre, le nord de la Vienne et le sud de la Touraine. Avant la Révolution, les Maingault se trouvaient de Sainte-Catherine-de-Fierbois, à Barrou et à Chambon.

Mes ancêtres Maingault/Mingault (sosa 449, 898, 1796) sont localisés à Louans, Sainte-Catherine-de-Fierbois  entre avant 1635 et 1780.

MARIAU : Dans le Centre, mariau désigne une parcelle non close de terrain vague, dans une lande par exemple. L’anthroponyme serait alors l’habitant de cet endroit.
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, ce nom était recensé en premier à Rilly-sur-Vienne, et en général dans toute la région comprise entre Sainte-Maure-de-Touraine et l’Ile-Bouchard. Aujourd’hui, il est répandu dans 35 départements, mais prédomine toujours en Touraine.

Mes ancêtres Mariau (sosa 1835, 3670) sont localisés à Villeperdue entre 1626 environ et après 1723.

MAZOUER : Patronyme rare et très tourangeau qui désignait celui qui était originaire de la ferme du même nom à Neuillé-Pont-Pierre. Etymologiquement, ce nom devait désigner une masure.
Avant la Révolution, l’anthroponyme était principalement localisé autour de Joué-lès-Tours, sous diverses orthographes telles que Mazoué, Masoué, Masouer.

Mon ancêtre Mazouer est localisée à Monts en 1655 (naissance de sa fille).

PAINCHAULT : c’est un surnom de boulanger ; aux XVIIème et XVIIIème siècles, il était localisé autour d’Artannes et Pont-de-Ruan.

Mes ancêtres Painchault/Pinchault constituent deux branches distinctes (sosa 1829,  3658) et sosa 1827, 3654) sont localisés à Artannes et Pont-de-Ruan entre 1650 et 1698.

PAYS : Pays et Péan étaient très largement représentés en Touraine avant la Révolution, concentrés dans le quart nord-ouest du département.

Mes ancêtres Pays (sosa 3045, 6095, 12190) sont localisés à Cléré-les-Pins et Hommes entre 1616 et 1651.

PLOQUIN : Diminutif de ploque, substantif verbal de ploquer signifiant battre, frapper. Avant la Révolution, ce nom était concentré au nord-ouest du département.

Mes ancêtres Ploquin (sosa 6129, 12258) sont localisés à Savigné-sur-Lathan entre 1610 environ et après 1629.

TUFFEAU : la pierre calcaire de Touraine est à l’origine de ce patronyme. Ce nom était surtout localisé dans la région entre le Cher et l’Indre, à l’ouest d’une ligne Tours-Montbazon.

Mes ancêtres Tuffeau (sosa 913, 1826, 3652) sont localisés à Artannes et Pont-de-Ruan entre 1649 et après 1743.

TULASNE : ce patronyme ne correspond pas forcément à un tueur d’ânes mais à quelqu’un qui travaille beaucoup et qui fatigue son âne. C’est en Anjou et en Touraine que l’on rencontre ce nom. Au XVIIème siècle, il dominait autour de Channay-sur-Lathan et Savigné-sur-Lathan.

Mes ancêtres Tulasne constituent deux branches distinctes (sosa 95, 190, 380, 760, 1520, 40 et sosa 6133) sont localisés à Channay-sur-Lathan, Cléré-les-Pins, Courcelles-de-Touraine, Savigné-sur-Lathan entre 1651 environ et 1846.

VARANNE : on trouve ce patronyme dans le nord de l’Indre-et-Loire, du côté de Savigné-sur-Lathan et Château-la-Vallière depuis plus de trois siècles.

Mes ancêtres Varane (sosa 3041) et Varannes (sosa 3067, 6134) sont localisés à Savigné vers 1641/76.

VERNA : les noms propres dérivés du gaulois verno, l’aulne, sont excessivement nombreux et, que ce soit les toponymes ou les anthroponymes, ils revêtent différentes formes. Certaines peuvent avoir un sens particulier, telles que Verneuil, la clairière de l’aulne, ou Vernay, un bois. Verna et Vernat sont deux variantes orthographiques à dominance très tourangelle. Si Verneau (autre variante très tourangelle) se trouvait, comme aujourd’hui, au nord-ouest du département et notamment autour de Gizeux, Verna, Vernat, Vernas étaient du pays lochois.

Mes ancêtres Verna / Vernat / Vernas / Vernats (sosa 1009, 2019, 4038, 8076) sont localisés à Chanceaux-près-Loches et Loches entre 1679 et 1798.

(1) Source bibliographique : Jean Moreau, Les Noms de famille en Touraine, origine, localisation, signification, C.L.D., 1992

LSF

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