Publié dans Personnalités tourangelles, Petite histoire de la Touraine

François Oudard Fortuné Gatien Duquesne de Clocheville et l’asile pour enfants de Tours

Clocheville_portrait

François Oudard Fortuné Gatien Duquesne de Clocheville, communément appelé Gatien de Clocheville est né à Tours en 1834.  Il est le fils du comte Julien Duchesne de Clocheville et de sa femme, Pauline. De constitution fragile, il meurt de phtisie, une forme de tuberculose, à l’âge de 19 ans, le 31 octobre 1853. Sur son lit de mort, il demande à sa mère, la comtesse de Clocheville, de consacrer une partie de sa fortune à l’établissement d’un hospice pour les enfants pauvres et malades de la commune.

Ainsi, en 1856, pour respecter les dernières volontés de son fils, la comtesse rachète un ancien hôtel particulier, l’Hôtel de la Cour-des-Prés, construit entre 1768 et 1780 pour Jacques Cormier de la Picardière, transformé en prison sous la Révolution Française, puis réquisitionné et transformé en caserne pour un maréchal du Second Empire en 1839. Devenu ensuite le siège de la division militaire établie à Tours, la comtesse de Clocheville ne pourra entrer en possession de son bien qu’à la fin de l’année 1880. Ce n’est donc qu’après cette date que la comtesse engage l’architecte Messire pour réaliser les travaux de l’hospice, auquel elle donnera le nom de son fils.

Le 9 juin 1881, l’hospice Gatien de Clochevile est inauguré et immédiatement confié à la municipalité de Tours. Au 1er août 1881, seize lits sont ouverts « pour l’admission des enfants de 4 à 14 ans seulement. En priorité les enfants pauvres de Tours, et ensuite des deux cantons de la ville ».
C’est à cette période que la comtesse s’installe avec le jeune vicomte Gaston Paillhou, un ami d’enfance de son fils, devenu son fils adoptif (et dont elle fera son légataire universelle), dans l’Hôtel Grillet (47 boulevard Béranger), « afin de mieux veiller sur les petits pensionnaires de l’asile ».

En 1882, pour agrandir l’hospice, la comtesse achète l’immeuble où est installée une ancienne fabrique de soieries, La Calandre, voisine de l’Hôtel de la Cour-des-Prés. 
Mme de Clocheville décède en 1884, alors que l’ouverture de six salles supplémentaires est en projet. L’hospice comprend alors soixante lits et une salle d’autopsie. Le personnel affecté à l’hospice se compose de six religieuses, d’un couple de concierges jardiniers, d’une fille de cuisine et de quelques auxiliaires temporaires.
En 1886, on adjoint au côté sud de l’ancien Hôtel de la Cour-des-Prés, trois nouveaux corps de bâtiments, et le vicomte Pailhou lègue à la municipalité une partie de son jardin afin de prolonger la rue de la Cours des Près jusqu’au boulevard Béranger, afin que la rue cesse d’être un cul-de-sac dangereux. Cette nouvelle rue sera nommée rue de Courset, du nom du botaniste et grand-père de la comtesse de Clocheville (délibération du Conseil municipal du 4 février 1886).
En 1893, Gaston Paillhou meurt en léguant l’Hôtel Grillet  « à la condition expresse de l’annexer à l’Asile de  Clocheville….et sans aucun prétexte ne pourra servir à un usage étranger à l’Asile ».
Entre 1900 et 1904, l’architecte Louis Morel construit la chapelle entre l’Hôtel Grillet et l’Asile.
Entre 1947 et 1948, on inaugure une unité moderne de vingt-trois berceaux et d’un lactarium.
Le 1er janvier 1952, en accord avec les héritiers de la famille, la ville confie la gestion de l’hôpital Gatien de Clocheville au Centre Hospitalier général de Tours (aujourd’hui, Hôpital Bretonneau). L’hôpital devient le Centre de pédiatrie Gatien de Clocheville.
En 1960, toutes les activités pédiatriques sont regroupées à Clocheville, nécessitant de gros travaux.
En 1964, un bâtiment supplémentaire, jouxtant l’asile Gatien de Clocheville, est inauguré.

Aujourd’hui, après des travaux effectués en 2003, le centre pédiatrique de Clocheville comprend trois bâtiments, vingt-cinq services médicaux, 213 lits et accueille environ 15 000 enfants de toute la région en hospitalisation et 65 000 en consultation externe. Clocheville dispose aussi d’une maison des parents.

 

Centre de pédiatrie Gatien de Clocheville (doc. Yalta Production)plan_clocheville

 

 

LSF

2 commentaires sur « François Oudard Fortuné Gatien Duquesne de Clocheville et l’asile pour enfants de Tours »

Laisser un commentaire