Publié dans Généalogie, Un lieu, un ancêtre

Un ancêtre au Trou

Il y a quelques temps, les Archives départementales d’Indre-et-Loire ont mis en ligne les registres d’écrou…mais je n’y ai, a priori, pas d’ancêtre enregistré. Qui est donc alors, cet ancêtre qui a passé quelques années au Trou ? Il s’agit de Philippe Boileau.

Philippe Boileau, mon sosa 104, est né le 23 avril 1782 dans la paroisse de Bouges (aujourd’hui, commune de Bouges-le-Château, Indre). Il est le fils de Pierre et de Marguerite Sadoué. Comme je l’ai expliqué dans mon article Live and let die (voir ici), mes ancêtres berrichons sont les parents pauvres de mon arbre et beaucoup d’informations manquent à mes dossiers. Ainsi, je n’ai qu’une sœur à rattacher à Philippe, Françoise, née le 7 février 1772 à Bouges (soit 10 ans avant mon sosa), et aucun oncle ou tante paternels. En revanche, du côté maternel, la famille est plus complète puisque Marguerite a douze frères et sœurs dont potentiellement quatre sont encore en vie au moment de la naissance de Philippe (huit meurent en bas-âge). Philippe a un point commun avec une autre de mes ancêtres, Marie Maingault, et le roi de France et de Navarre Jean 1er ; ce sont tous les trois des enfants posthumes, autrement dit, ils naissent après la mort de leur père. Philippe naît presque trois mois après la mort de son père ( 02/02/1782 à Bouges). Malgré cela, Marguerite attend trois ans avant de se remarier. Le 1er février 1785, à Bouges, elle épouse Mathieu Charbonnier. Si certains geneanautes font naître une fille de cette union, je n’ai pas trouvé son acte de baptême dans les registres de Bouges. De plus, contrairement à ce qu’on trouve sur Geneanet, Marguerite ne meurt pas le 19 septembre 1789 à Bouges mais le 19 novembre 1787.DC_Sadoué_vve_Boileau_1787_Bouges_1782_023.AC 05_p.85
Donc, Philippe devient orphelin à l’âge de 5 ans et demi.
Comme pour beaucoup de mes ancêtres, je ne connais rien de la jeunesse de Philippe, jusqu’à son mariage, le 30 avril 1800 à Levroux (Indre). Il épouse non pas une fille originaire de Levroux mais une fille de Ste-Colombe, Colombe Rabier (sosa 105). Philippe et Colombe sont de jeunes mariés ; ils n’ont que 18 et 17 ans. Philippe et Colombe ont sept enfants, Marie Colombe (°1802), Marguerite (°1803), Louis (°1807), Elisabeth (°1809), Marie Louise (°1814), Germain, mon sosa (°1822) et une fille, née le 16 avril 1816, dont je ne connais pas le nom. Le curé non plus visiblement.Naiss_enf_Boileau_Rabier_Ste_Colombe_Bouges_1816_p.16
Colombe meurt le 24 mars 1836 à Ste-Colombe. Devenu veuf, Philippe se remarie le 15 novembre 1838 à Rouvres-les-Bois (Indre), avec Jeanne Gaultier. Il meurt à son tour le 5 juillet 1863 à Bouges, à l’âge de 81 ans. 

Quand Philippe finit-il au Trou ? Il y vit au moins entre 1851 et 1861 (peut-être jusqu’en 1863). Avant cela, il fréquentait la Coconne, comme on l’appelle (au moins entre 1816 et 1822). Durant la période où il est au Trou, Philippe est remarié avec Jeanne Gaultier et n’a plus d’enfant à charge. Cependant, en 1861, Gilles, son petit-fils, vit chez lui avec Jeanne. Philippe était-il heureux quand il était au Trou ? D’après ce que j’ai pu apprendre, Philippe a été journalier toute sa vie (1802, 1803, 1807, 1809, 1816, 1822, 1838, 1851, 1856, 1861, 1863). Il devait donc vivre modestement, et sans être isolé du reste du monde, il vivait séparé de ses voisins. Mais où est donc ce Trou ?

Le Trou est un lieu-dit situé sur la commune de Ste-Colombe, composé d’une seule maison. La Coconne aussi.

Cadastre_Ste_colombe
AD36, cadastre napoléonien, Bouges

 

Bouges_B3_Ste_Colombe
AD36, cadastre, 1844, Bouges, section B3

Si le Trou apparait sur les cadastres de 1808 et 1844, il est absent des cartes Cassini du XVIIIè siècle et de la carte d’Etat major du XIXè siècle. 

RemonterLeTempsIgn_Ste_Colombe
IGN – Remonter le temps ; Ste-Colombe, carte Etat major / plan IGN

Aujourd’hui, l’unique maison qui composait le lieu-dit du Trou a disparu. Comme les matrices cadastrales de l’Indre ne sont pas numérisées, je ne peux pas vérifier si Philippe était propriétaire du Trou et quand la maison a été détruite (elle semble apparaître sur les photographies aériennes des années 1950-60).

Conclusion : j’ai un ancêtre qui a vécu au Trou sans être incarcéré.

LSF

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