Publié dans Cousins d'hier et d'aujourd'hui, Généalogie, Personnalités tourangelles, Petite histoire de la Touraine

The Importance of being Earnest – L’importance d’être Ernest.

The Importance of being Earnest est une pièce de théâtre d’Osacr Wilde de 1894. Le quiproquo, à la base de l’intrigue, est fondé sur le prénom du personnage principal, Ernest, frère imaginaire de Jack. Or, en Anglais, le prénom Ernest se prononce comme un autre mot, earnest. Earnest signifie sérieux ou fidèle. Alors, pour garder le jeu de mot et l’ambiguïté sur le sens, le titre est, le plus souvent traduit en L’Importance d’être Constant. Mais parfois, il est aussi en L’Importance d’être Ernest. Alors après avoir démontré (s’il le fallait) pourquoi il est important d’être sérieux et constant, en notant les parrain et marraine (voir ici), je vais vous expliquer pourquoi il est important d’être Ernest.

Je n’ai aucun ancêtre prénommé Ernest et je n’ai que 2 Ernest parmi mes collatéraux. Mais celui que je veux vous présenter, c’est un cousin généalogique, Ernest Gouïn.

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Ernest-Alexandre Goüin, né le 22 juillet 1815 à Tours et mort le 24 mars 1885 à Paris, est un ingénieur polytechnicien, entrepreneur, industriel et philanthrope français. En 1845, il épouse Anne-Mathilde Rodrigues-Henriques (1824-1884).

Cousinage Goüin
Cousinage entre Marie Louise Picau, mon AAGM, et Ernest Goüin.

La famille Goüin est célèbre à Tours, pour peu qu’on s’intéresse à l’histoire et l’architecture de la ville. En tant que guide VPAH, je ne peux méconnaître ce nom.

Tout d’abord, pour le promeneur, le nom de Goüin est attaché à l’Hôtel homonyme, sis rue du Commerce. Cet hôtel n’a pas été construit par la famille Goüin mais ils y ont vécu durant plusieurs siècles. L’hôtel a été construit à la fin du XVè siècle (vers 1490) et a été attribué, à tort, à Jean de Xaincoings, trésorier des finances de Charles VII. Le remaniement de la façade sud, avec l’ajout d’un corps central hors-œuvre avec porche et loggia et un corps latéral à gauche, daterait de 1510 environ. Au milieu du XVIè siècle, l’hôtel appartient au marchand René Gardette, avant de passer, en 1738, à la famille éponyme Goüin, qui lui a donné son nom définitif (pour plus de détail sur les propriétaires de l’Hôtel Goüin, voir ici).

D’autres monuments de la capitale tourangelle, moins connus, porte l’empreinte des Goüin, comme le siège de la caisse d’Epargne et de prévoyance de Tours, situé Boulevard Béranger, construit par Henri Goüin, dont je vous ai parlé dans mon calendrier de l’Avent 2020, le Manoir Béranger, même localisation, construit par Georges Goüin, ou le château de Beaujardin, détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale. Calendrier de l'Avent J9Calendrier de l'Avent J10

Et puisque je cousine avec Ernest Goüin, je cousine aussi avec son grand-père, Henri-Jacques-Marie Goüin-Moisant, né le 14 février 1758 à Tours et mort le 5 avril 1823 à Tours. Henri-Jacques-Marie Goüin-Moisant est un banquier et homme politique, maire de Tours en 1795, et député royaliste d’Indre-et-Loire de 1815 à 1823.
Je cousine aussi avec Henri Goüin (1782-1861), son oncle, banquier, archéologue et collectionneur, président-fondateur de la Caisse d’épargne et de prévoyance de Tours en 1832, cofondateur en 1840 de la Société archéologique de Touraine (celui du calendrier de l’Avent).
Je cousine également avec son cousin du 3 au 2 (le petit-fils de son AGP, Henri Pierre Goüin), Alexandre Henri Goüin, né à Tours, le 25 janvier 1792 et mort dans la même ville le 7 mai 1872. Alexandre Goüin est banquier et homme politique, commandeur de la Légion d’Honneur.
Je cousine avec le fils d’Alexandre Goüin ci-dessus, Eugène Goüin, né le 18 septembre 1818 au château des Douets, à Saint-Symphorien, et mort le 31 mai 1909 à Paris. Eugène Goüin est un banquier et homme politique. Surnommé le Pereire tourangeau, il était un des plus remarquables financiers français de l’époque moderne. Il est un des fondateurs de la Banque de Paris puis de la Banque de Paris et des Pays-Bas, dont il assure la présidence du conseil d’administration de 1895 à sa mort.
Et je cousine avec le petit-fils d’Eugène, Louis-Emile Goüin (1872-1960), militaire, banquier et industriel français, officier de la Légion d’Honneur, trésorier de la Société de protection des monuments historiques et de La Demeure historique, membre de la Société archéologique de Touraine, de l’Association des amis de Rabelais, des Bibliophiles de Flandre, du Cercle de l’Union artistique, de la Société du Livre d’art, de la Société nationale de sauvetage en mer.  Vice-président du comité de la Ligue antimaçonnique de France et membre des associations d’anciens combattants (délégué du Souvenir français, administrateur de l’Association des membres de la Légion d’honneur décorés au péril de leur vie, membre de l’Amicale des officiers de réserve de Touraine, etc), il est l’un des fondateurs de la fédération du département de la Seine de la Fédération républicaine, le grand parti de la droite libéral-conservateur, dont il est vice-président départemental. 
Je cousine aussi avec Jacques Goüin, banquier et aviateur, né à Saint-Fiacre-sur-Maine, le 18 août 1887 et mort pour la France, abattu en vol le 25 avril 1917 dans la Meuse.

Et je cousine bien évidemment avec les enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants d’Ernest Goüin, dont Jules Goüin, ingénieur, industriel et philanthrope, né le 27 mai 1846 à Paris et mort le 10 septembre 1908 à Royaumont (époux de Marie-Thérèse Singer), fondateur de l’hôpital Goüin, Gaston-Henri Goüin, né le 11 décembre 1877 à Paris et mort le 24 septembre 1921 à Paris, ingénieur et industriel, Magdeleine Goüin, comtesse de Ganay, pilote automobile, aviatrice et philanthrope, née à Paris le 2 mars 1901 et morte à Casablanca (Maroc) le 30 juin 1949, Henry Goüin, né le 9 mars 1900 à Paris (8e) et mort dans la même ville le 24 février 1977, industriel, mélomane et mécène, président-fondateur de la Fondation Royaumont, première fondation privée à but culturel voyant le jour en France et ayant été reconnue d’utilité publique.

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NB : je n’ai pas vérifié les dates concernant la famille Goüin. Cependant, faisant partie des grandes familles de banquiers et d’industriels des XVIIè et XIXè, il y a pléthore d’études et de textes en tout genre sur eux. Pour une fois, je fais aveuglément confiance à Wikipedia.

Pour en savoir pus sur la famille Goüin, voir ici.
Pour en savoir plus sur la banque Goüin, voir .

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Et mes ancêtres dans tout cela ?

Jules Goüin, qui est né presqu’à la même époque que mon ancêtre François Picau (1846 pour le premier, 1835 pour le second), n’est pas né en Touraine mais à Paris, tandis que François est né dans la campagne sud tourangelle, à Bossée. Le premier est fils d’industriel tandis que le second est fils de cultivateur. La différence de statut social ne date pas d’hier, elle remonte quasiment au moment ou les deux branches se séparent, c’est-à-dire à la fin du XVIIè siècle, à l’époque des enfants de Mathurin Boisseau et Catherine Gadin. Mathurin et Catherine ont deux fils prénommés François. L’un est né en 1633 (l’ancêtre des Goüin), l’autre en 1644 (mon ancêtre). Le premier deviendra marchand, le second laboureur. Le fils du premier sera notaire royal. Je ne sais pas ce que sera le fils du second mais il épousera une fille de fermier/laboureur. Etc, etc.
Voilà comment je n’ai pas eu d’hôtel particulier à mon nom !

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