Publié dans Personnalités tourangelles, Petite histoire de la Touraine

Delahaye, ingénieur

Emile Delahaye (1843-1905)

Le premier constructeur français d’automobiles de luxe a vécu à Vouvray. Né à Tours, rue de l’Ancienne-Intendance (rue des Halles) en 1843, Émile Delahaye était le fils d’un tapissier de la rue Royale (aujourd’hui, la rue Nationale). Une ville dans laquelle il se mariera (1873) et reviendra en 1879 pour s’installer et racheter l’entreprise de Julien Bréthon, constructeur de matériels et de fours pour céramistes. L’adresse est au 34, rue du gazomètre. Rapidement, l’ingénieur reconvertit l’entreprise et l’oriente vers les fabrications mécaniques, essentiellement pompes et moteurs.

Emile Delahaye se met alors à concevoir un premier moteur à combustion, puis sa première voiture. Le début d’une belle aventure industrielle. En 1895, toujours à Tours, il élabore la voiture Delahaye « Type 1 », avec son moteur à allumage électrique et dont on dit qu’elle fut la première voiture 100 % française. Il dépose ensuite de nombreux brevets, puis participe à des courses automobiles (dont Paris-Marseille-Paris en 1896, Paris-Dieppe en 1897, Paris-Amsterdam-Paris en 1898) qu’il remporte parfois. La marque produit alors des pompes à incendie, des camions et des voitures de luxe. Sa petite usine, qui emploie alors 75 personnes, ne peut satisfaire la demande. À tel point que, par manque de place, le montage des voitures doit être parachevé dans les rues voisines.

Emile Delahaye restera sur le site jusqu’en 1898, date à laquelle l’entreprise se déplace à Paris. En raison d’une santé fragile, l’industriel tourangeau doit quitter la direction de son entreprise en 1901 pour se retirer dans sa propriété (« La Roche fleurie ») à Vouvray, située rue du petit Coteau*. Il meurt sans descendance le 1er juin 1905, à Saint-Raphaël (Var) où il était en villégiature. Il est inhumé à Vouvray le 7 juin dans la chapelle funéraire de la famille, en présence d’une foule nombreuse.

Des véhicules de pompiers et des camions ont été produits sous la marque Delahaye, après la mort de son fondateur, mais les collectionneurs retiennent surtout les voitures produites à la fin des années 30 et après la seconde guerre mondiale, quand la marque a été reprise par Delage. L’aventure de Delahaye prend fin en 1956, lors de son intégration dans le giron de Hotchkiss. Mais, aujourd’hui encore, le nom est synonyme de prestige dans les musées automobiles.

*Où une plaque a été apposée le 7 septembre 2014 par les pompiers de Vouvray, dans le cadre du Rassemblement National des Véhicules de Pompiers Delahaye.

Source : Association Vouvray patrimoine

 

LSF

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