Publié dans Généalogie

La côte de Crochu

Ou comment une course de caisses à savon m’a amenée à me replonger dans les matrices cadastrales.

Ce qui est bien avec la TNT (ou pas), c’est qu’on a plein de chaînes avec plein d’émissions en tout genre. Il y a deux mois, nous regardions une course de caisses à savon avec chéri et choupinette, quand le présentateur annonça que la prochaine course aurait lieu sur la côté de Crochu. J’avais trouvé cela drôle car je connaissais une côte de Crochu. Bien évidemment, ce ne pouvait pas être la même. Quoi que, pourquoi pas ? Dans le doute, ça ne coûtait rien de vérifier. Après quelques recherches sur le net, il s’avéra que leur côte de Crochu était bien MA côte de Crochu.

Petite histoire de la côte
Côte de Crochu
Côte de Crochu (2)

Et les Crochu ont habité la côte au moins entre 1836 et 1946 (source : recensements de Veigné).

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1832

L’année 1832 est le thème du Généathème de mars. Comme je n’ai pas d’évènement particulier à raconter, je vais me raccrocher aux bonnes vieilles statistiques.

Quels sont mes ancêtres nés en 1832, comme Jonathan la tortue géante des Seychelles, considéré comme le plus vieil animal terrestre encore vivant ?
Image dans Infobox. (image Wikipedia)
Je n’ai aucun ancêtre né en 1832.

Quels sont mes ancêtres mariés en 1832 ?
Je n’ai aucun ancêtre marié en 1832. Lire la suite de « 1832 »

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Série 4M des AD – nouvelle enquête

Un suspect : Louis Livoireau
Soupconné de : être propriétaire d’une voiture immatriculée en 1926
Une source : la série 4M
Des indices : domicilié à Avrillé-les-Ponceaux
Un ancêtre ou collatéral présumé : Louis Raphaël Livoireau (1873-1937), fils de Louis Livoireau (1830-1901) et Anne Fourrier (1834-1907), mes sosa 46 et 47.

Tout commence alors que je faisais des recherches dans la cadre de mon travail. Il est vraisemblable que jamais je ne serais allée fouiner dans la série 4M pour mes propres  recherches (sérendipité ?). Au détour d’une page (je me suis fait toutes les pages des 7 registres couvrant la période 1914 à 1929), un nom retient mon attention, Louis Livoireau. Ce nom m’est familier mais est-ce le Louis Livoireau que je connais ? C’est le moment de consulter toutes les ressources archivistiques à ma disposition (en vrai, j’ai attendu d’être rentrée chez moi mais ça casse le rythme de mon histoire, j’utilise donc une ellipse narrative). En premier lieu, je me tourne vers les recensements, ceux d’Avrillé-les-Ponceaux, pour l’année 1926. J’y trouve un Louis Livoireau, né en 1873 à Cléré (Cléré-les-Pins, Indre-et-Loire). Mon Louis Livoireau, lui, est né en 1873 à Saint-Laurent de Lin. Après quelques années de pratique, ce « détail » (lieux de naissance différents) ne me fait pas dire que les deux Louis sont deux personnes distinctes.
Le recensement me donne la composition de  la famille : Louis est marié à Louise Bourgouin et a deux enfants, Jeanne et Roger. Je n’ai pas le mariage de Louis et Louise mais comme les époux sont tous les deux nés à Cléré, je tente ma chance dans les tables décennales de l’Etat civil. La fille du couple étant née en 1904, je réduis ma période de recherche entre 1900 et 1903. Je commence par la décennie 1893-1902, je ne trouve rien ; je cherche dans la décennie 1903-1912, je trouve le mariage. Ce dernier a lieu le 3 octobre 1903. Louise s’appelle Eugénie, mais c’est encore un « détail » dont je peux m’accommoder. Donc, logiquement, le troisième document d’archives que je vais consulter est le registre des mariages. L’acte de mariage résout un des problèmes rencontrés : la note marginale indique que la mariée se nomme Louise Eugénie. CQFD. Mais cette dernière me révèle aussi que le marié se nomme Louis Pierre et non Louis Raphaël. Quand il y a deux prénoms et que les prénoms sont différents (Louis Pierre et Louis Raphaël), j’ai tendance à me dire que les personnes, elles aussi sont différentes. Le corps de l’acte confirme ma pseudo théorie des prénoms et ruine mes espérances : Louis Pierre Livoireau est le fils de Pierre et Madeleine Lorieux. C’est dommage car dans l’annuaire de 1926, Louis Livoireau était aubergiste et faisait partie des « principaux habitants » (AD37, annuaire, 1926, IN16/1/116, vue 1659). Et je n’avais pas d’aubergiste parmi mes ancêtres ou mes collatéraux.

Bon, en creusant un peu, Pierre Livoireau, époux Lorieux, est le fils de Jean et Madeleine Guimoineau, mes sosa 92 et 93 (l’oncle de Louis Raphaël suspecté en début de recherche). Veuf d’Antoinette Madeleine Baudu, il se remarie avec Madeleine Lorieux le 21 août 1871 à Cléré.
Les registres d’immatriculation de la série 4M m’ont donc permis de trouver un petit-fils à mes sosa. Je sais, l’enquête n’a pas été bien difficile…mais je ne m’appelle pas Hercule Poirot !
NB : j’ai aussi trouvé Marcel Proust et Edouard Munch dans les registres 4M. Munch_The_Scream La suite, c’est pour toi Françoise.
Parmi les autres noms du 4M qui ont attiré mon regard, il y a celui de Léon Degenne. Après quelques recherches, Françoise (La Parentèle) m’apprend qu’un certain Léon Degenne fait partie de victimes civils de la Seconde Guerre mondiale (Mémoires des hommes, voir ici) et que un Léon Degenne, le même ?, a obtenu une licence de conducteur professionnel (Gallica, voir ici).
Le Léon Degenne de la série 4M vit à Tours, rue de la Riche en 1926. Le Léon Degenne de Mémoires des Hommes est né le 25 février 1899 à Pleumartin (Vienne) et mort le 2 août 1944 à Tours. Le Léon Degenne de Gallica vit à Tours, 69 rue de la République, en 1936. Les recensements de Tours pour l’année 1926 me confirme, par la date et le lieu de naissance, que le Léon du M4 est le Léon de Mémoires des Hommes (AD37, recensement, Tours-La Riche, 1926, 6NUN5/261/073, vue 18). C’est un mécanicien. Le recensement de Tours de 1936 confirme la date et le lieu de naissance précédents et l’adresse trouvée dans Gallica puisque Léon Degenne vit bien rue de la République (pas celle du quartier « Marchés » mais celle de Tours-La Riche) (AD37, recensement, Tours-La Riche, 1936, 6NUN5/261/075, vue 188). Trois sources, un seul homme. Mais peut-on en savoir plus ? D’après le recensement de 1926, Léon est le fils de Claire Braguier. Vérifions cela avec les registres d’Etat civil de Pleumartin. [Quelques minutes passent]. L’acte de naissance de Léon ajoute le nom son père à son ascendance. Léon est le fils de Claire Braguier, sans profession, et Honoré Degenne, cordonnier. En 1919, Léon est déjà mécanicien et conducteur de motocyclette (AD86, registre matricule, Châtellerault, 1919, 9R1/180, matricules 500-1000, vue 201). Geneanet m’aide a remonter le temps : Honoré et Claire se marient à Coussay-les-Bois (AD86, Coussay-les-Bois, NMD, 1883-1887, 9E103/11/2, vue 46). Louis est le fils de Louis Degenne, cordonnier, et Rose Baulu, qui se marient à Bellefonds le 9 novembre 1841 (AD86, Bellefonds, NMD, 1883-1887, 9E28/3/2, vue 87). Louis père, meunier, est le fils de Jean et Madeleine Bernard. Jean et Madeleine se marient le 28 mai 1798 à St-Savin (AD86, St-Savin, mariages, 1793-1799, coll. comm. 4235, vue 31). Jeanest veuf de Madeleine Fonteny (mariage le 22 janvier 1782 à Archigny, AD86, BMS, 1774-1782, 9 E 12/3/3, vue 115), et le fils de François et Perrine Hépin, qui se marient le 15 février 1746 à Monthoiron (AD86, BMS, 1744-1769, E depot 164 GG 3/1, vue 6).
Françoise, normalement, tu peux raccrocher à tes ancêtres.

Màj du 31 mai 2022
dans Claude Morin, La Touraine sous les bombes, Chambray-lès-Tours, 2000, C.L.D., p.318, on apprend que Léon Degenne est mort suite au 1er bombardement du 1er août 1944, à l’hôpital, comme au moins 8 autres personnes, mortes rue Rouget de l’Isle.

Publié dans Généalogie, Un lieu, un ancêtre

Un ancêtre au Trou

Il y a quelques temps, les Archives départementales d’Indre-et-Loire ont mis en ligne les registres d’écrou…mais je n’y ai, a priori, pas d’ancêtre enregistré. Qui est donc alors, cet ancêtre qui a passé quelques années au Trou ? Il s’agit de Philippe Boileau.

Philippe Boileau, mon sosa 104, est né le 23 avril 1782 dans la paroisse de Bouges (aujourd’hui, commune de Bouges-le-Château, Indre). Il est le fils de Pierre et de Marguerite Sadoué. Comme je l’ai expliqué dans mon article Live and let die (voir ici), mes ancêtres berrichons sont les parents pauvres de mon arbre et beaucoup d’informations manquent à mes dossiers. Ainsi, je n’ai qu’une sœur à rattacher à Philippe, Françoise, née le 7 février 1772 à Bouges (soit 10 ans avant mon sosa), et aucun oncle ou tante paternels. En revanche, du côté maternel, la famille est plus complète puisque Marguerite a douze frères et sœurs dont potentiellement quatre sont encore en vie au moment de la naissance de Philippe (huit meurent en bas-âge). Philippe a un point commun avec une autre de mes ancêtres, Marie Maingault, et le roi de France et de Navarre Jean 1er ; ce sont tous les trois des enfants posthumes, autrement dit, ils naissent après la mort de leur père. Philippe naît presque trois mois après la mort de son père ( 02/02/1782 à Bouges). Malgré cela, Marguerite attend trois ans avant de se remarier. Le 1er février 1785, à Bouges, elle épouse Mathieu Charbonnier. Si certains geneanautes font naître une fille de cette union, je n’ai pas trouvé son acte de baptême dans les registres de Bouges. De plus, contrairement à ce qu’on trouve sur Geneanet, Marguerite ne meurt pas le 19 septembre 1789 à Bouges mais le 19 novembre 1787.DC_Sadoué_vve_Boileau_1787_Bouges_1782_023.AC 05_p.85
Donc, Philippe devient orphelin à l’âge de 5 ans et demi.
Comme pour beaucoup de mes ancêtres, je ne connais rien de la jeunesse de Philippe, jusqu’à son mariage, le 30 avril 1800 à Levroux (Indre). Il épouse non pas une fille originaire de Levroux mais une fille de Ste-Colombe, Colombe Rabier (sosa 105). Philippe et Colombe sont de jeunes mariés ; ils n’ont que 18 et 17 ans. Philippe et Colombe ont sept enfants, Marie Colombe (°1802), Marguerite (°1803), Louis (°1807), Elisabeth (°1809), Marie Louise (°1814), Germain, mon sosa (°1822) et une fille, née le 16 avril 1816, dont je ne connais pas le nom. Le curé non plus visiblement.Naiss_enf_Boileau_Rabier_Ste_Colombe_Bouges_1816_p.16
Colombe meurt le 24 mars 1836 à Ste-Colombe. Devenu veuf, Philippe se remarie le 15 novembre 1838 à Rouvres-les-Bois (Indre), avec Jeanne Gaultier. Il meurt à son tour le 5 juillet 1863 à Bouges, à l’âge de 81 ans. 

Quand Philippe finit-il au Trou ? Il y vit au moins entre 1851 et 1861 (peut-être jusqu’en 1863). Avant cela, il fréquentait la Coconne, comme on l’appelle (au moins entre 1816 et 1822). Durant la période où il est au Trou, Philippe est remarié avec Jeanne Gaultier et n’a plus d’enfant à charge. Cependant, en 1861, Gilles, son petit-fils, vit chez lui avec Jeanne. Philippe était-il heureux quand il était au Trou ? D’après ce que j’ai pu apprendre, Philippe a été journalier toute sa vie (1802, 1803, 1807, 1809, 1816, 1822, 1838, 1851, 1856, 1861, 1863). Il devait donc vivre modestement, et sans être isolé du reste du monde, il vivait séparé de ses voisins. Mais où est donc ce Trou ?

Le Trou est un lieu-dit situé sur la commune de Ste-Colombe, composé d’une seule maison. La Coconne aussi.

Cadastre_Ste_colombe
AD36, cadastre napoléonien, Bouges

 

Bouges_B3_Ste_Colombe
AD36, cadastre, 1844, Bouges, section B3

Si le Trou apparait sur les cadastres de 1808 et 1844, il est absent des cartes Cassini du XVIIIè siècle et de la carte d’Etat major du XIXè siècle. 

RemonterLeTempsIgn_Ste_Colombe
IGN – Remonter le temps ; Ste-Colombe, carte Etat major / plan IGN

Aujourd’hui, l’unique maison qui composait le lieu-dit du Trou a disparu. Comme les matrices cadastrales de l’Indre ne sont pas numérisées, je ne peux pas vérifier si Philippe était propriétaire du Trou et quand la maison a été détruite (elle semble apparaître sur les photographies aériennes des années 1950-60).

Conclusion : j’ai un ancêtre qui a vécu au Trou sans être incarcéré.

LSF

Publié dans A propos de moi, A propos de..., Généalogie, Qui sont mes ancêtres ?

A quel ancêtre je ressemble le plus ?

Je mets fin au suspens de suite, je ressemble ma grand-mère maternelle, à ma mère, à ma tante maternelle. Pourquoi dans cet ordre-là ? Parce que quand j’étais petite, on me disait que je ressemblais à ma grand-mère. Et c’est vrai, quand je regarde des photos d’elle à 17 ans, y’a comme un air de famille. A l’adolescence, on me disait qu’on savait tout de suite de qui j’étais la fille. Ca ne me saute pas aux yeux mais si tout le monde le dit. Quant à la ressemblance avec ma tante, elle n’est absolument pas fondée mais pour peu que ma mère ait sa sœur au téléphone, je suis bonne pour changer de prénom. Donc, je ressemble aux femmes de ma branche maternelle. Mais encore. Comme il est toujours difficile de jouer au jeu des ressemblances avec des photo, je choisis une méthode plus sûre ( « sûre » , c’est sûr ? ). J’ai donc fait un tableau avec les caractéristiques physiques de mes ancêtres. Et comment trouver ces caractéristiques physiques ? Sur les fiches matricules évidemment.

A qui je ressemble
A qui je ressemble (2)
Mais comment j’en suis venue à me demander à quel ancêtre mâle je ressemblais le plus ? C’était en décembre 2020, je terminais mon article sur la fratrie Bulot (voir ici) et je réalisais que mon arrière-grand-père, Henri, avait des oreilles à la Gainsbourg. Et je me souvenais alors de ma mère qui était contente que je n’aie pas son nez (à ma mère, pas à Gainsbourg). Je n’ai donc pas les oreilles de mon arrière grand-père et pas le nez de ma mère (pour le nez de ma mère, ce n’est pas tout à fait vrai, elle a le nez de son père et j’ai le nez de mon grand-père1). Et le coup de grâce a été donné quand j’ai trouvé, toujours pour le même article, la fiche matricule de mon arrière arrière grand-père Bulot : il mesurait 1m74. Encore un ancêtre à qui je ne ressemblais pas, avec mon mètre cinquante. Et voilà comment tout a commencé.

(1)A propos du nez de mon grand-père, je vous présente Charles VIII de France.
Lorsque j’étais guide à la cité royale, je m’amusais à parler des mariages chaotiques entre les Valois et les Hasburg (pour faire court, Charles VIII est fiancé à Marguerite d’Autriche, la fille de Maximilien 1er d’Autriche depuis le 22 juin 1483 et Maximilien a conclu un mariage par procuration avec Anne de Bretagne le 19 décembre 1490. Mais le 25 novembre 1491, Charles VIII rompt ses fiançailles avec Marguerite et le 6 décembre 1491, il épouse, en secret et sans l’accord du Pape, Anne. Il épouse donc la femme de son futur beau-père. Anne devient ainsi bigame puisque que l’acte d’annulation de son premier mariage, antidaté, est adressé à la cour de France seulement le 15 février 1492). Après mon explication, je concluais que, au vu la disparition de la patine, certains visiteurs portait un intérêt particulier au nez de Charles VIII. Pour ce faire, je me tenais à côté du buste. C’est alors qu’un malotru m’a demandé si nous étions de la même famille car nous avions le même nez. Ah non, c’est un peu court, jeune homme…
Mais quelle est la différence entre un nez aquilin, un nez romain et un nez crochu ?
Un nez aquilin a un pont en saillie élevé avec une légère courbe prononcée vers le bas lorsqu’il est vu de profil. On l’appelle aussi nez romain, nez crochu, bec ou nez d’aigle en raison de sa ressemblance avec le bec incurvé de l’aigle. Le terme aquiline fait uniquement référence à la forme du nez et non à la taille, qui est très variable. La définition exacte du nez aquilin peut être quelque peu faussée, certains définissant un nez aquilin comme présentant une courbe descendante de n’importe quel degré, tandis que d’autres définissent une courbe légère à modérée comme étant aquilin et un nez nettement incurvé comme un nez de faucon. Les termes nez romain et nez aquilin sont souvent utilisés comme synonymes, mais peuvent parfois désigner des formes légèrement différentes: nez aquilin présentant une bosse où l’os nasal rencontre le septum nasal et une extrémité droite, et un nez romain présentant un pont légèrement incliné avec une pointe incurvée vers le bas. (source : https://www.netinbag.com/fr/physiology/what-is-an-aquiline-nose.html)